Style Libre – Keny Arkana

Laisse moi écrire, juste pour apaiser mon âme
Exorciser en art ce que certains appelleraient mollard
Un bout de papier pour mettre mes peines en chanson
Étrange, on m’a dit “Allez arrête! la chance est en
Zonzon”
Moi j’taille! ici, c’est l’attaque des rimes
Ça parle de “1er de la classe” prenant le rap pour une académie
Le stylo mon arme, mon art est mon poumon
Ce que me dit mon cœur je le retranscris mot pour mot
Alors excuse si parfois j’parais virulente
Mais ce monde n’est qu’une histoire, où s’égarent les figurants
Regarde ça s’tue ! pas besoin de métaphore !
Alors dans le mic j’hurle à la façon d’un mégaphone!
Écoute j’ai juste mes idées pour construire mon avenir
J’y vais à la nage, j’suis pas d’celles qui s’tirent en navire
Avec un mic je m’en vais ravie, vite
Avant que mon âme vire en nerf, car seul la haine s’deale dans ma ville

Laisse moi écrire avant de mourir de l’intérieur
Le stylo mon arme pour que ma douleur interne meurt
Je vois l’ennui qui pour rien se marre et sera marié
A ma folie si j’me noie dans son raz-de-marée
Signant mon arrêt de mort mais t’inquiète
J’continue ma route, pieds nus, car la merde me colle aux baskets
T’as vu l’époque ?
Son mal ne se lit pas sur les cartes
Mon bien c’est bien sûr mes potes
Et en cas de mal j’retombe sur mes pattes
J’me fous d’ce moove
Et d’tous ces méchants moqueurs
Regarde dans ton assiette ! moi
J’réconforte les gens de mon coeur
J’vous laisse entre fous
Donc bon appétit à tous
Bouffez-vous bien entre vous
Pendant que j’vous regarde faire la course
J’suis pas là pour le titre
Si le rap part en parade je le quitte
Mais si un mic se ballade je le kick
Ce monde est malade et je le crie
Jusqu’à être aphone
Car le fond n’est qu’un gouffre
Même si ils ont maquillé la forme

Née dans un monde qui nous a tous rendu déments
Alors laisse moi écrire pour mieux lutter contre mes démons
Qui montent, et de ma mémoire jaillissent, aidez moi
J’ai que ma plume pour soigner mes plaies et alléger mes poids
Du ciment, j’veux toucher l’étoile
Et j’entends ce vent qui me signale
Que la routine nous glace
Et qu’il faut quitter la Banquise
Déjà usée
Car la paix meurt sur le banc des accusés
Comprend-tu pourquoi mon rap a cette couleur désabusée?
J’ai pas rusé, j’suis venue franco dans l’rap
J’vis, et je prendrai ce que la vie me donnera
J’crie, peut-être trop à ton goût toi ?
Attaché au système, au point de ne plus voir la corde
À ton cou!
Y’a tant de gouffres
Regarde ! pour si peu de bases solides
Grâce aux litres de poison
On supporte nos vies insolites
C’est le merdier !
Et le temps t’pousse à en faire partie
On t’pousse à avoir alors que rien n’est jamais acquis
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